Le transgenrisme instrumentalise la cause intersexe.

Notre contributrice Alice (@libre.et.impolie sur Instagram) remet l’Église au milieu du village concernant l’intersexuation.


Chez l’être humain, le sexe est binaire.

Peut-être avez-vous déjà entendu dire que l'existence des personnes intersexes (à ne pas confondre avec les personnes trans) serait la preuve que l'espèce humaine ne se divise pas en deux sexes, mais en un grand nombre, ou en d'autres termes, que le sexe est un continuum. L'intersexuation est alors présentée comme une simple manifestation de la diversité d’Homo Sapiens ; les intersexes ne seraient ni hommes ni femmes, ou seraient les deux, ou entre les deux, et seraient en parfaite santé. Or c’est faux.

Le sexe est une notion biologique simple, chez l’être humain comme chez tous les animaux. Il correspond à l’ensemble des caractéristiques anatomiques d'un individu liées au rôle qu'il peut jouer dans la reproduction. Chez l’être humain, le sexe est binaire. Les hommes, c’est-à-dire les mâles adultes humains, produisent un grand nombre de petits gamètes mobiles (spermatozoïdes). Les femmes, c’est-à-dire les femelles adultes humaines, produisent un petit nombre de grands gamètes immobiles (ovules).

Ce n'est que par la rencontre d'un gamète de chaque type que la reproduction est possible. Il n'existe aucun autre gamète que les ovules et les spermatozoïdes, donc aucun autre sexe. Le fait que l’être humain ne puisse être que mâle ou femelle n’est ni une convention arbitraire de la science occidentale moderne, ni une construction sociale. C’est indissociable de la manière dont nous nous reproduisons et perpétuons l’espèce.



Qu’est-ce que l’intersexuation ?

Venons-en au cœur du sujet. Les personnes intersexes sont des hommes et des femmes à part entière. Ces personnes sont affectées par un trouble du développement sexuel, c'est-à-dire au moins une anomalie au niveau des chromosomes, des hormones ou des organes sexuels. L'intersexuation est un ensemble de maladies, causant, dans la plupart des cas, une infertilité. Ces pathologies demandent toujours un suivi médical adapté. Il est indécent de le nier.

La binarité du sexe ne connaît aucune exception. Loin de remettre cette règle en question, l’intersexuation vient plutôt la confirmer : un système reproducteur présentant des dysfonctionnements n’en garde pas moins une structure mâle ou femelle.



Le transgenrisme instrumentalise les intersexes.

Les troubles du développement sexuel sont régulièrement instrumentalisés pour prétendre que “les catégories binaires homme/femme ont été inventées de toute pièce et ne reposent sur aucune réalité tangible” ou, en d’autres termes, que “le sexe est un spectre”. L’idée que “puisqu’il existe des personnes intersexes, il existe plus que deux sexes” est le cœur du problème dans les discours transactivistes à propos de l’intersexuation. Elle s’accompagne le plus souvent d’un vocabulaire inadapté (‘hermaphrodisme’ qui n’existe pas chez l’être humain, ‘intersexualité’ plutôt qu’intersexuation, ‘sexe assigné à la naissance’ là où le sexe est constaté…), et de sophismes comme “il y a autant de personnes intersexes que de personnes rousses” pour insinuer que ce n'est pas une maladie.

Les affirmations propagées par de nombreux transactivistes sur la biologie en général et l'intersexuation en particulier sont mensongères. Les erreurs factuelles sont légion (par exemple, “certaines personnes ont à la fois un pénis et une vulve, ou aucun organe génital”). La conclusion tirée de l’existence de l’intersexuation (“le sexe n’est pas binaire”) est indéfendable d’un point de vue logique et scientifique.

Vouloir réunir les personnes trans et intersexes dans une même communauté (LGBTQIA+) est aberrant. D'un côté, nous avons des enjeux psychologiques, des états évolutifs, des choix individuels en termes d'intervention médicale, des modifications corporelles volontaires. De l’autre, une réalité physique, une situation incurable et inextricable, un constat à accepter, des mutilations non consenties et injustifiées. Les personnes trans et intersexes ne mènent pas le même combat, loin s'en faut. La seule revendication à défendre en ce qui concerne l’intersexuation est qu’on ne pratique aucune intervention de standardisation des organes génitaux des nouveaux-nés concernés quand ces chirurgies ne sont pas nécessaires pour la santé de l’enfant.

Alice

Alice a 29 ans, elle est sociologue, et habite à Bruxelles.
Suivez-la sur Instagram : @libre.et.impolie.
Son témoignage pour le podcast Rebelles du genre.

Suivant
Suivant

Comment le transgenrisme et la culture queer invisibilisent l'homosexualité.