Les pronoms transgenres : un délire mégalomaniaque.
Peut-être l’avez vous remarqué : depuis quelques temps Instagram et Linkedin s’alignent sur l’idéologie transgenre et vous suggèrent d’ajouter “vos pronoms”. De plus en plus fréquemment, on peut lire sur les réseaux sociaux dans la bio des personnes dites transgenres — ou de celles se considérant comme de “bon alliés de la cause trans”—, des termes comme She, Her, They ou Iel. Selon les transgenristes demander les pronoms d’une personne est très important, voire obligatoire, faisant de vous une personne “transphobe” si vous n’acceptez pas les pronoms qu’ils s’attribuent. Portrait d’une injonction mégalo signé Anissia Docaigne-Makhroff.
Voilà la liste des pronoms personnels au nominatif, qu’on apprend en classe de CP. Viennent ensuite les pronoms personnels aux autres modes : moi, toi, lui, à elle, etc. Puis les pronoms interrogatifs (qui, quoi, quand), démonstratifs (ceux-là, celle-ci), possessifs (mon, ma, mes, leur, les nôtres, etc.), et tant d’autres. Les pronoms, comme leur nom l’indique (pour le nom), sont ces petits mots qui permettent de remplacer les noms dans la construction des phrases pour nous éviter d’avoir à répéter à l’infini les noms de chaque protagoniste.
Ainsi, si je parle de Simone Veil, je peux dire qu’ELLE était une grande femme politique du 20° siècle, qu’ELLE a donné SON nom à la loi autorisant l’avortement en France en 1975, loi qu’ELLE a portée sous SON ministère, qu’ELLE était par ailleurs une rescapée des camps de la mort, que SES enfants et même SES petits-enfants sont devenus avocats. Et qu’ELLE ne doit pas être confondue avec Simone Weil, qui est presque SON homonyme, mais une personne différente.
En quelques lignes, j’ai ainsi pu décrire quelques éléments de la vie de cette personne, en ne mentionnant son nom qu’une seule fois. Grâce aux pronoms, je n’ai pas eu à répéter son nom neuf fois supplémentaires, et vous avez quand même compris de qui je parlais.
Les pronoms, c’est donc très utile en grammaire. C’est si évident qu’on n’y pense pas, la plupart du temps. Ça fait partie des premières leçons de grammaire en primaire, mais ils sont tellement prégnants dans tous nos échanges qu’il paraît presque absurde d’en faire l’objet d’une leçon grammaticale.
Pourtant, cette leçon semble plus que nécessaire en 2022, tant les revendications transidentitaires ont gagné du terrain dans les espaces militants, médiatiques, numériques, culturels, politiques et même éducatifs et professionnels.
En effet, il n’est plus un réseau « social » qui ne suggère pas à ses utlisateur-ices d’indiquer, en marge de son nom, « ses » pronoms favoris. Dans tous les espaces militants, et dans de plus en plus d’espaces universitaires et même professionnels, les réunions sont introduites par un tour de table où chacun-e déclame ses « pronoms favoris ».
Une copine féministe a ainsi été interpelée il y a près de deux ans sur Twitter, par un-e internaute lui demandant « ses » pronoms. Elle a répondu, interdite, qu’elle privilégiait le vouvoiement avec les inconnu-es.
Le transgenrisme et ses pronoms : Un délire venu d’Amérique du Nord et du monde anglophone
La manie de « donner ses pronoms » nous vient d'Amérique du Nord et du monde militant, plus précisément de la communauté LGBTQIA+, qu’on peut résumer au T pour trans.
L’idée est la suivante : puisque le sexe n’existe pas en tant que donnée biologique, matérielle, immuable, observée et vérifiable, ou qu’il est un spectre, il ne peut en aucun cas être un support cognitif pour identifier les individus au risque de sombrer dans le discours haineux et fasciste.
Ainsi si je vois en face de moi un individu adulte, humain, avec une poitrine développé et le ventre gonflé et rond, je ne peux présupposer qu’il s’agit d’une femme enceinte. Non, il se pourrait très bien que cette personne « se définisse » homme ou « non binaire » ou quelque chose entre les deux comme « demi boy », et il m’est parfaitement interdit quant à moi de décrire ce que je vois : une femme enceinte, au risque de « nier l’existence » de cette personne et donc de la pousser au suicide, et donc d’être autrice d’un génocide de masse.
Selon l’idéologie transidentitaire, la notion de sexe doit être remplacée par l’identité de genre (qui doit quant à elle être distincte de l’expression de genre), laquelle n’est pas matérielle, pas observable, certainement pas biologique, ne peut être déclarée que par l’individu « concerné », et ne doit jamais faire l’objet d’une quelconque vérification.
Puisque l’identité trans se résume désormais à l’identité de genre, définie par la ministre Moreno comme un sentiment individuel, et qu’aucune forme de transition n’est exigée comme préalable au fait de se revendiquer trans, on en arrive à des aberrations : des hommes manifestement hommes, grosse barbe et grosse voix, qui ne font aucun effort pour gommer leur appartenance au sexe masculin, pas plus que les codes sociaux (genre) de la masculinité, peuvent se revendiquer « femmes » trans sans à fournir aucune preuve ni début d’indice de leur aspiration à être perçus comme des femmes.
D’autres hommes transidentifiés femmes, mais au passing compromettant, exigent d’être traités comme des femmes à part entière alors même qu’il ne dupe personne.
Justement, c’est à cause du passing calamiteux d’un nombre significatif d’hommes transidentifiés que la manie des « favorite pronouns » s’est imposée d’abord au sein de la communauté LGBTQIA+, puis dans les autres sphères militantes, universitaires, et enfin dans le monde numérique et médiatique, jusqu’à envahir l’ensemble de la société.
En effet, pour ne point froisser l’ego des MtF (male to female) dont il ne fait aucun doute qu’ils ne sont en rien des femmes, ce qui met en péril leur crédibilité en particulier lorsqu’ils mecspliquent qu’ils subissent les mêmes violences que les femmes, parce que considérés comme telles, la stratégie des pronoms permet de supposer que personne ne peut savoir si on a affaire à une femme, à un homme, à une personne « non binaire », ou que sais-je encore.
Si les individus ne se définissent plus par rapport à leur sexe, à leur corps, mais par rapport à un sentiment personnel indéfinissable et indescriptible, et qui ne transparaît que par les « pronoms favoris », alors on peut en déduire que personne ne sait vraiment qui sont les femmes et qui sont les hommes, puisqu’une adulte femelle humaine peut tout aussi bien invoquer qu’elle n’est pas une femme, et demander à ce qu’on parle d’elle en utilisant le pronom « he », pourtant réservé au masculin, voire le pluriel neutre « they ».
Ainsi la stratégie des pronoms ne peut fonctionner qu’avec le concours des individus lambda, qui n’ont aucun rapport avec la communauté trans, pour valider l’idée que sans cette indication en marge des noms et prénoms, le public n’a aucun moyen de savoir s’il a affaire à un homme ou une femme.
Le délire est complet lorsque des icônes féminines telles qu’Emma Watson participent activement à cette mascarade et approuve ainsi le fantasme transidentitaire selon lequel sans la mention she/her en marge de ses @ sur les réseaux sociaux, nous ignorions qu’elle est une femme.
On pourrait se contenter de souligner le caractère absurde et éminemment bourgeois de la lutte LGBT pour les pronoms. Mais derrière cette nouvelle mode qui semble anecdotique et anodine se cache en réalité une stratégie idéologique extrêmement agressive qui répond à une logique totalitaire, misogyne et transhumaniste.
“Choisir ses pronoms” : une logique totalitaire et impitoyable de collégien-nes
La pronoms-mania découle d’une logique totalitaire d’abord dans son essence. Chercher à imposer aux autres la manière dont elles et ils ont le droit de parler de soi en son absence répond à une volonté mégalomaniaque au possible.
Car en effet, les pronoms préconisés par le mouvement transidentitaire sont ceux de la troisième personne, c’est-à-dire qu’ils sont utilisés pour désigner une personne en son absence. Lorsque je m’adresse à un interlocuteur lors d’une discussion standard, en effet, les pronoms que nous utilisons pour nous désigner l’un-e l’autre sont « moi/je » et « toi/tu » ou « vous » selon notre degré de familiarité.
Les pronoms « il/lui », « elle » et même « iel », « al », ou encore « ael.le » ne sont utilisés que lorsqu’il s’agit de désigner un individu auquel on ne s’adresse pas.
On ne choisit pas ses pronoms car on ne choisit pas comment les autres parlent de nous en notre absence. Nous n’avons pas les moyens de contrôler la manière dont notre entourage (familial, amical, affectif, professionnel, associatif, militant) parle de nous en notre absence. Bien sûr, apprendre qu’un proche ou un moins proche a cassé du sucre sur notre dos devant une bande de potes, ou au contraire d’adversaires, c’est passablement désagréable. Mais l’on n’y peut rien. C’est difficile à comprendre et à digérer quand on est au collège, au lycée, et même parfois dans nos expériences d’adulte, mais c’est comme ça ; et la maturité, le chemin vers l’émancipation exige de l’accepter et d’apprendre à se défaire et même se libérer de ce que pensent et disent les autres de soi.
Le mouvement transidentitaire, au contraire, s’épanouit dans la société capitaliste et libérale de l’image retouchée, filtrée, maquillée à outrance « instagrammable », une nouvelle forme de TV réalité en somme qui triche jusque dans son nom pour faire croire au public que le paraître, les relations qui répondent à des scénarios écrits à l’avance, les clashs provoqués et surjoués, la mascarade du bonheur condensé dans des videos flashs de quelques secondes, tout ça constituerait la « réalité ».
La réalité devient non pas ce qui est, mais ce qu’on présente aux autres à travers les réseaux sociaux. La plateforme Instagram n’a-t-elle pas récemment ajouté une nouvelle fonctionnalité nommée qui permet de publier des « reels » ? Mais qu’y a-t-il de réel dans des micro clips vidéos où les scénarios et bandes son sont toujours les mêmes, en Australie comme en Inde en passant par le Brésil et l’Espagne ?
« Quand les hommes ne peuvent pas changer les choses, ils changent les mots », disait Jean Jaurès. Incapables de changer les hommes en femmes, et les femmes en hommes, puisque le sexe est une réalité biologique et matérielle immuable, les transidentitaires s’emploient à changer le sens des mots tels que « femme », « sexe », « genre », « féminisme », « intersectionnel », et jusqu’aux pronoms.
Si dans le sens commun, les pronoms sont genrés en fonction du sexe des personnes auxquels ils réfèrent, dorénavant les transactivistes réclament qu’ils ne soient plus que le reflet de l’autodétermination des individus, sans considération aucune pour la perception que les autres ont de cet individu, et qui résultent des instincts animaux dont nous sommes toutes et tous doté-es.
Ainsi les transidentitaires manipulent et le vocabulaire courant, et la grammaire pour empêcher les individus de faire confiance à leur instinct quand il s’agit d’identifier les personnes qui les entourent. En effet, mon instinct qui me dit qu’un individu de sexe mâle, à la barbe fournie, à la voix grave, à l’ossature forte, au torse plat et aux hanches étroites est un homme que je vais en toute logique genrer au masculin en utilisant les pronoms il/lui pour le désigner, cet instinct qui découle d’un apprentissage social mais aussi de capacités sensorielles animales (je vois, j’entends, je sens et ces sens me permettent de distinguer les mâles des femelles) serait transphobe. Interpeller cet homme par un « Monsieur » ne relève pas de la politesse, mais de réflexe fasciste, si je ne me suis pas au préalable assuré de ce qu’il ressent.
La logique transidentitaire conduit ainsi à nous méfier de ce que nous percevons, en tant qu’individus animaux et sociaux, puisque dire ce que l’on voit pourrait être assimilé à un crime de haine. Cela fait ainsi plusieurs années que sur les plateformes numériques Instagram, Facebook, TikTok et Twitter, il est impossible d’écrire « Les femmes trans sont des hommes ». Faites le test chez vous, vous verrez. L’algorithme censure systématiquement cette phrase qui ne fait pourtant que décrire une réalité biologique, observable et vérifiable par tout un chacun.
« La peur d’un [pro]nom ne fait qu’accroitre la peur de la chose elle-même. » Dumbledore à propos de Lord Voldemort ou « celui dont on ne doit pas prononcer le nom », dans Harry Potter à l’école des sorciers, JK Rowling.
La stratégie des transidentitaires pour imposer les « favourite pronouns » au tout venant répond elle aussi d’une logique totalitaire. En effet, sur les réseaux sociaux, des hordes de soldats se revendiquant de la communauté LGBTQIA+ se sont organisées pour harceler massivement certaines personnalités publiques qui n’avaient rien à voir avec la communauté trans afin de les enjoindre à indiquer she/her ou he/him en marge de leur @.
J’ai moi-même été contactée il y a deux ans par un quidam sur Instagram, alors que je ne comptais pas plus de 500 abonnées, qui me demandait d’indiquer mes pronoms en description de mon compte, pour montrer mon soutien aux personnes trans. Ce quidam n’a étrangement pas accepté de communiquer avec moi en utilisant « your majesty », ce qui prouve qu’il a conscience du délire mégalo qu’il impose pourtant aux autres.
Mégenrage et gaslighting : quand les transidentitaires nous enjoignent à “respecter les pronoms” des criminels
La mégalomanie se fait encore plus dangereuse lorsque le délire autour des pronoms ne concerne non plus seulement les adolescentes mal dans leur peau ou les autogynéphiles en manque d’attention, mais qu’il nous est imposé s’agissant de criminels notoires.
Ainsi, ces dernières années, un nombre alarmant d’articles de presse font mention de « femmes » criminelles, ayant commis des atrocités (violences sexuelles, meurtres). En y regardant de plus près, on s’aperçoit pourtant que ces femmes n’en sont pas : ce sont des hommes transidentifiés femmes, parfois après avoir été condamnés pour les crimes qu’ils ont commis. Pourtant, si une féministe a l’audace de dénoncer ces articles de presse qui font planer une confusion quant à l’identité sexuelle des agresseurs, des violeurs, des assassins, qui, partout dans le monde, sont en écrasante majorité des hommes, ce sera elle qui sera accusée de crimes de haine par la LGBTQosphère !
Le mouvement transidentitaire étant un mouvement masculiniste par essence, il use de tous les stratagèmes d’agresseurs pour retourner la culpabilité lorsque les hommes commettent des crimes. Le gaslighting, méthode bien connue des féministes et notamment celles qui luttent contre les violences masculines dans le couple et la famille qui consiste à brouiller l’esprit d’une victime pour lui faire perdre ses repères, est utilisé contre les femmes qui osent dire les violences masculines.
Les étapes du DARVO sont observées dans l’insistance des transidentitaires à contraindre les féministes à désigner les perpetrateurs de crimes misogynes de « femmes » lorsqu’il relève de l’évidence qu’ils sont des hommes comme les autres.
« Mégenrer » un criminel devient plus grave aux yeux des transidentitaires que le crime commis par l’homme transidentifié femme (ou « non binaire »). La communauté se retourne alors contre celles qui ont l’outrecuidance de dire qu’elles savent que 86% des meurtres sont commis par des hommes, 99% s’agissant des viols (cf. Lucie Peytavin in Le coût de la virilité, éditions Anne Carrière).
Le piège masculiniste, qui semblait si innocent lorsqu’il s’agissait du compte Instagram d’Emma Watson, se referme sur les femmes.
Les néo pronoms et la déconnexion des jeunes transidentitaires avec la matérialité du monde
Un autre aspect alarmant dans la mode des pronoms tient dans la sous-catégorie des néo pronoms. Comme leur nom l’indique, il s’agit de « nouveaux » pronoms, découverts, brandis et promus par la jeunesse du mouvement transidentitaire qui ne tarit pas d’imagination en terme d’innovation grammaticale.
On voit en effet émerger toutes sortes de néo pronoms : they/them, zey/zem, iel/ielle, ael, eul, ol, al, qui sont le fruit des efforts désespérants des ados de se démarquer des autres en tant qu’individus et de se construire une image, une personnalité qui leur sont propres. L’imagination débordante de ces jeunes pour marquer la langue de leur « identité de genre » originale montre une fois de plus la confusion qu’ils font entre identité et personnalité.
Plus inquiétante est cette confusion lorsque les néo pronoms prennent la forme de mots tels que « tree/trees » (arbre) ou même d’emojis.
C’est dire l’incompréhension de la grammaire et donc du langage de toute une génération du metaverse qui est née avec internet à haut débit, a grandi avec les écrans tactiles et les services OK Google, et dont les membres se voient non pas comme une entité corporelle et mentale humaine, animale, physique, mais comme une projection numérique qu’on pourrait manipuler comme un avatar de jeu vidéo.
C’est dire la déconnexion de cette génération connectée avec la réalité palpable, matérielle.
Droit au respect de sa vie privée et familiale : quand les pronoms sont exigés au travail
Que les ados alimentent entre eux un délire - qui ne serait pas bien plus grave que la mode de la Tecktonik à mon époque s’il n’allait pas de paire avec des traitements hormonaux et des chirurgies mutilantes sur des corps sains - est une chose. Que des adultes embrassent ce même délire et l’intègrent dans les sphères professionnelles pour se la jouer woke et progressiste en est une autre. La facilité avec laquelle les grands groupes ont accueilli les revendications transidentitaires au sein de leur politique sociale, quand les femmes se battent depuis des décennies pour faire voter et appliquer des mesures d’égalité salariale et de congé parental devrait alerter toute personne de bon sens sur les intérêts capitalistes et libéraux du mouvement trans.
Mais sous couvert de progressisme, on voit une majorité de groupes anglo-saxons imposer une politique de signature électronique accompagnée des pronoms du collaborateur, ou encore des procédures de recrutement qui exigent que la/le candidat-e indique son « identité de genre » et ses « pronoms favoris ».
Or, cette intrusion des revendications transidentitaires dans les sphères professionnelles mettent en péril les libertés fondamentales des salarié-es, et en premier lieu le droit au respect de sa vie privée et familiale, protégé par l’article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits humains et des libertés fondamentales.
En effet, qu’on envisage l’identité de genre sous le prisme du transactivisme, qui invoque qu’elle s’inscrit dans la continuité du mouvement pour les droits des personnes LGB, soit homosexuelles ou bisexuelles, ou qu’on considère comme je le fais que l’identité de genre répond à une idéologie fondée sur une croyance métaphysique selon laquelle on peut être « né-e dans le mauvais corps », exiger de ses salarié-es qu’elles et ils indiquent publiquement leur « identité de genre » constitue une violation du droit de respect de sa vie privée.
Imaginerait-on un seul instant qu’un employeur exige de ses employé.es qu’elles et ils ajoutent à leur signature électronique leur orientation sexuelle, ou qu’on demande à un-e candidat-e pour un CDI ses croyances religieuses ou spirituelles ?
Cela constituerait sans aucun doute une atteinte grave au droit à la vie privée des salariés et un motif de discrimination, et le conseil de prud’hommes ne manquerait pas de sanctionner l’entreprise qui se risquerait à exiger ou même à demander sans obligation nette à ses collaborateurs qu’ils lui indiquent des informations si sensibles et manifestement relatives à leur vie privée.
Peut-être que, à l’instar de l’exemple britannique de Maya Forstater qui a obtenu la condamnation de son ex employeur ayant refusé de reconduire son contrat de travail à cause de ses positions critique du genre par le tribunal sur le fondement de la Convention européenne de sauvegarde des droits humains et des libertés fondamentales, c’est le code du travail qui nous permettra de sortir de ce délire collectif.
Et si on choisissait ses adjectifs ?
En attendant qu’une décision de justice intervienne pour ramener le bon sens dans nos échanges les plus banals, d’autres pistes s’offrent à nous pour contrecarrer l’offensive transidentitaire de coloniser le langage courant jusque dans les pronoms.
Et puisque c’est sur le terrain de la grammaire que les transactivistes nous amènent, jouons le jeu jusqu’au bout. Si l’on peut choisir ses pronoms à la troisième personne, peut-on également choisir d’autres éléments grammaticaux ? Si je peux choisir mon genre, puis-je également choisir mon nombre ? Et réclamer qu’à partir de maintenant, l’on parle de nous au pluriel, pour conforter la perception que nous avons de nous-mêmes ?
Puis-je également choisir mes adjectifs épithètes ? Puis-je exiger que, conformément à la perception que je me fais de moi-même, chaque personne qui parlerait de moi en ma présence ou en mon absence précise, après mon prénom et mes pronoms, « drôle et libre » ?
Si cela vous choque, vous semble insensé ou tout simplement stupide, vous avez une analogie simple et efficace pour démontrer combien le délire des pronoms relève de la mégalomanie.