Droit de réponse à l’article paru dans libération le 12/09/2022
Libération a refusé de publier notre droit de réponse.
Le fil conducteur de cet article, qui consiste, dès son titre, à nous présenter comme des TERF (Trans Exclusionary Radical Feminists) proches de l'extrême droite, de la Manif pour tous et des sphères complotistes qui mènent un combat “antitrans” est dénué de tout fondement. Aucun de nos écrits n'exprime ni ne traduit un rejet des personnes trans et du droit de chacun et chacune à l'égalité et nous contestons être « anti-trans » ou « transphobes ». Nos positions largement exprimées et assumées pour la constitutionnalisation du droit à l’IVG, pour le partage des tâches domestiques, pour la reconnaissance de la Shoah, contre l’antisémitisme, pour l’accueil des réfugiés, pour le mariage gay et lesbien sont antinomiques avec toute assignation ou association de nos engagements avec l’extrême-droite.Sous l'apparence d'une enquête multipliant les citations, cet consiste en réalité en une somme d'accusations infondées égrenées notamment par des témoignages tous recueillis auprès d’universitaires transactivistes, qui nous sont notoirement défavorables, et ce dans l'unique but de le faire pencher dans le sens vraisemblablement voulu par ses auteurs.
Est citée Ilana Eloit qui affirme que le mouvement critique du genre “renvoie aux mouvements antigenre que sont les mouvements réactionnaires et conservateurs”. Cela revient à nous associer sans explications ni justifications à ces mouvements que nous combattons. Être critique du genre, signifie que nous pensons qu’il faut déconstruire la notion de genre, au lieu de déconstruire des corps à coup de chirurgies et d’hormones. A notre sens, cela n’est ni réactionnaire, ni conservateur.
Il est affirmé que notre courant de pensée « brasse des idées essentialistes partagées par l’extrême droite ». Nous disons que les femmes sont des femelles adultes humaines, ce qui est antinomique avec l’essentialisme : c’est ce qu’on appelle philosophiquement du matérialisme et cela n’a rien à voir avec l’extrême-droite.
Ilana Eloit déplore que nous n’ayons pas compris une phrase fameuse de l’essai “Le deuxième sexe” de Simone de Beauvoir : “on ne naît pas femme on le devient”. Interrogée par l’un des auteurs de l’article, Dora Moutot avait répondu ce qui suit sans que cela n’ait été repris dans l’article : « Utiliser cette citation hors de son contexte pour valider l’idéologie trans est hautement fallacieux et montre la méconnaissance de l'œuvre de Beauvoir. Voilà ce que disait Simone de Beauvoir : « On ne naît pas femme : on le devient. Aucun destin biologique, psychique, économique ne définit la figure que revêt au sein de la société la femelle humaine ; c'est l'ensemble de la civilisation qui élabore ce produit intermédiaire entre le mâle et le castrat qu'on qualifie de féminin ». Voici la véritable phrase. Simone de Beauvoir écrivait aussi dans le deuxième sexe : « ces données biologiques sont d’une extrême importance : elles jouent dans l’histoire de la femme un rôle de premier plan, elles sont un élément essentiel de sa situation (…) » donc non, le deuxième SEXE n’est pas un livre qui défend les théories transactivistes »
Avoir fait remarquer qu’il y aurait des milliardaires comme George Soros qui financeraient le lobby trans nous vaut d’être classées complotistes. Il suffit pourtant de lire le rapport de LGBT funders pour constater l'Open Society Foundation fondée par George Soros y figure en bonne place, et de consulter le site de cette ONG pour constater qu’une part significative des subventions qui destinées aux associations trans chaque année financent un travail de lobbying qui cherche à pousser une idéologie.
Enfin, Florence Rochefort nous oppose Anne Fausto Sterling pour réfuter le caractère dichotomique de nos discours. En réponse, nous citons la généticienne de l’évolution Édith Heard : « La plupart des espèces sur Terre possèdent des chromosomes sexuels. C'est ce qui fait d'eux des individus sexués. Chez les mammifères, et donc les humains, les femelles sont porteuses de chromosomes XX et les mâles de XY ».