Quelle est la différence entre le sexe et le genre ?

Actuellement, dans les milieux militants, universitaires, médiatiques et politiques, certaines personnes nient la réalité de la sexuation, allant jusqu’à déclarer que le sexe “n’existe pas”, qu’il est “assigné à la naissance”, ou qu’un “pénis de femme” est une réalité. Le genre est brandit comme seul outil de différenciation entre femmes et hommes. FEMELLISTE vous propose une mise au point pour y voir plus clair.



qu’est-ce que le sexe ?

Le sexe est un ensemble de caractères sexuels primaires (chromosomes et gonades) et secondaires (répartition des graisses, musculature, ossature, pilosité, etc.) 

Chez l’être humain, le sexe chromosomique détermine l’ensemble des caractères sexuels. Les chromosomes sont des éléments qui se situent à l’intérieur du noyau de chaque cellule de chaque être vivant. Au sein de chaque espèce, les individus ont toujours le même nombre de paires de chromosomes. L’être humain en a 23, et c’est la 23e paire qui détermine la sexuation. L’ensemble des chromosomes forment ce qu’on appelle le caryotype

La différenciation sexuelle n’est observable qu’au bout du troisième mois de grossesse, car c’est à cette période que les organes sexuels se développent, mais c’est au moment de la fécondation de l’ovule par le spermatozoïde qu’est déterminée la sexuation de chaque individu. Chacun des deux gamètes est porteur d’un chromosome sexuel ; l’ovule est toujours porteur d’un chromosome X tandis que le spermatozoïde peut porter soit un chromosome Y, soit un chromosome X. Ainsi :

  • si le spermatozoïde est porteur du chromosome sexuel X, alors l’embryon sera de sexe féminin (XX) ;

  • si le spermatozoïde est porteur du chromosome sexuel Y, alors l’embryon sera de sexe masculin (XY).

Néanmoins, certaines personnes sont porteuses d’anomalies concernant le nombre de chromosomes sexuels ; voici les plus fréquentes :

Comme toute anomalie génétique, celles-là peuvent entrainer des handicaps.

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Sur cette illustration, on peut observer la différence des paires de chromosomes entre un individu de sexe féminin et un individu de sexe masculin.

Chaque chromosome porte un ensemble de gènes : c’est ce qu’on appelle le génotype (ou génome). Chaque individu est constitué d’une combinaison de gènes unique. Le génotype est à l’être humain ce que le code Html et CSS est à une page web : il détermine un ensemble de caractéristiques qui définissent son phénotype, c’est-à-dire sa structure biologique. Ainsi, les chromosomes sexuels déterminent le sexe d’un individu.

👉 En bref : le caryotype correspond à l’ensemble des chromosomes. Le génotype (ou génome) correspond à la combinaison unique de gènes d’une personne. Le phénotype correspond à la façon dont se manifeste le génotype. Les trois sont différents chez les femmes et les hommes.

Le sexe est donc un ensemble de caractéristiques qui se manifeste différemment chez les femmes et chez les hommes d’un point de vue biologique. Il est immuable chez les êtres humains. On peut noter que ces différences permettent la perpétuation de l’espèce car l’espèce humaine ne peut se reproduire que par fécondation d’un ovule humain avec un spermatozoïde humain.




Qu’est-ce que le genre ?

La notion de genre est couramment utilisée à partir des années 1970 aux États-Unis. Elle a été popularisée par l’historienne Joan Wallach Scott dans un article intitulé “Genre : une catégorie utile d'analyse historique”, paru en 1986, puis dans un autre article intitulé Genre : Une catégorie utile d'analyse historique paru en 1988. L’historienne le définit comme :

“l’organisation sociale de la différence sexuelle. [Le genre] ne reflète pas la réalité biologique première, mais il construit le sens de cette réalité.”

Le genre désigne donc à la fois une organisation sociale basée sur une répartition sexuée des rôles au sein de la société, et un outil d’analyse de cette réalité sociologique. Il désigne un ensemble de stéréotypes traditionnellement assimilés soit au sexe féminin, soit au sexe masculin. Ces stéréotypes englobent par exemple :

  • des goûts vestimentaires et esthétiques : les femmes aimeraient, par exemple, la couleur rose, les jupes et le vernis à ongle, et les hommes le bleu, les pantalons et la cravate ;

  • des traits de personnalités : les femmes seraient douces, gentilles et discrètes, et les hommes courageux, imposants et aptes à diriger ;

  • des aptitudes prononcées pour certains métiers : les femmes seraient plus douées dans les secteurs du soin, du service à la personne et du ménage, alors que les hommes seraient plus doués dans les métiers du bâtiment, de la finance ou de la recherche scientifique ;

  • des postures corporelles différentes en société : les femmes seraient plus à l’aise assises les jambes croisées dans le métro, et les hommes préfèreraient écarter les leurs bien grand (cette posture a été rebaptisée “syndrome des couilles en or” par des féministes) ;

  • des goûts différents en terme d’activités et de loisirs : les femmes préfèreraient la couture et la danse, et les hommes la mécanique automobile et le football ;

  • des aptitudes différentes dans la réalisation des tâches domestiques : les femmes seraient plus douées pour le repassage et le nettoyage des vitres, et les hommes pour dévisser le siphon de l’évier et changer une ampoule.

Ce concept est particulièrement utiles aux féministes car il permet de formuler une analyse poussée sur différents phénomènes qu’elles combattent, comme la différence de jouets entre les filles et les garçons, le fait qu’aujourd’hui encore, en France, 80% des tâches domestiques sont effectuées par les femmes, les différences de salaires, etc.


SEXE & GENRE, EN BREF

Le sexe est donc un réalité biologique immuable chez les êtres humains.

Le genre, est à la fois un outil d’analyse sociologique, et un ensemble de stéréotypes accolés à chacun des deux sexes, qui évoluent dans le temps (on sait par exemple qu’au 18e siècle, le rose était attribué aux petits garçons et le bleu aux petites filles).

La confusion entre les deux réside probablement dans le fait que les stéréotypes de genre sont calqués sur la sexuation, la volonté de s’auto-déterminer, et de s’extraire des carcans genrés.

C’est pourquoi FEMELLISTE propose l’abolition des stéréotypes de genre (lire notre manifeste).



Marguerite Stern

Marguerite Stern est co-fondatrice de Femelliste. Vous pouvez soutenir son travail sur Patreon.

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