FEMELLISTE.

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Pourquoi des féministes militent-elles pour que les femmes trans ne puissent pas participer aux compétitions sportives féminines ?

Femmes et hommes n’ont pas les mêmes capacités physiques : cela influe sur leurs performances sportives. Régulièrement, des hommes qui se déclarent femmes s’invitent sur les podiums féminins. Focus sur cet entrisme qui révolte les féministes.


Les femmes trans sont en fait des hommes, ou plus précisément des mâles qui se disent femmes. Si cela n’est pas clair pour vous, nous vous invitons à consulter le lexique Femelliste.

Après ce rapide éclairage, la question mérite donc d’être reformulée : “Pourquoi certaines féministes militent-elles pour que les HOMMES ne puissent pas participer aux compétitions sportives des femmes ?” Et la réponse coule de source : “Parce qu’elles sont féministes pardi !” Notre article aurait pu s’arrêter là, mais nous allons quand même faire l’effort de le développer un peu plus.

Les femmes et les hommes n’ont pas les mêmes capacités physiques, et cela influe sur leurs performances sportives. À l’heure où nous rédigeons cet article, le record du 100m féminin est détenu par la Jamaïcaine Florence Griffith-Joyner, avec un temps de 10 secondes 49. Le record du 100m masculin est, lui, détenu par le Jamaïcain Usain Bolt, avec un temps de 9 secondes 58. L’écart est de quasiment 1 seconde, c’est à dire presque 10% du temps total de la course, et reflète l’écart moyen entre les athlètes femmes et hommes que l’on retrouve en finale du 100m. En effet, l’exploit, pour les femmes, c’est de réussir à passer en dessous de la barre des 11 secondes ; pour les hommes, celle des 10 secondes. 

La discipline du 100m ne fait pas figure d’exception : 

  • en saut à la perche, le record mondial féminin est détenu par la Russe Yelena Isinbayeva, avec un saut à 5,06m ; celui masculin est détenu par le Suédois Armand Duplantis avec un saut à 6,21m ;

  • en saut en longueur, le record mondial féminin est détenu par la Russe Galina Chistyakova, avec un saut à 7,52m ; le record masculin revient à l'Américain Mike Powell, avec un saut à 8,95m;

  • en lancer de poids, le record mondial féminin est détenu par la russe Natalya Lisovskaya, avec une distance de 22,63m ; celui masculin est détenu par l'Américain Ryan Crouser, avec une distance de 23,37m ;

  • en 50 km marche, le record mondial féminin est détenu par la Chinoise Liu Hong, avec un temps de 3h 59min 15s ; le record mondial masculin est détenu par le Français Yohann Diniz, en 3h 32min 33s

Nous pourrions continuer cette liste encore longtemps, puisque dans toutes les disciplines athlétiques (nous prenons cet exemple car les performances sont très facilement mesurables et faciles à comparer), les hommes surpassent les femmes. D’une manière générale, dans les sports qui nécessitent une forte activité cardiaque, musculaire et pulmonaire, les performances des hommes sont de 10% supérieures à celles des femmes. Serena Williams affirme elle-même qu’elle perdrait “6-0, 6-0 en cinq minutes face à Andy Murray”. 

Néanmoins, dans des sports comme la natation synchronisée, le patinage artistique ou la gymnastique, qui sont moins valorisés socialement, les performances des femmes dépassent celles des hommes car leurs ligaments permettent plus de souplesse.


>> 🔎 Pour aller plus loin, consultez notre article “Quelles sont les différences physiques entre les femmes et les hommes ?”


Alors, pourquoi cette question subsiste-t-elle malgré la réponse évidente que nous pouvons lui apporter à l’appui de quelques statistiques ? La réponse est toute aussi simple : parce que des “mâles femmes trans” colonisent les compétitions sportives féminines et vont même jusqu’à voler leurs places sur le podium à des femmes qui s’entrainent depuis des années.

C’est par exemple le cas de Lia Thomas, “nageuse” transgenre, qui a remporté la finale du 500 yards – soit 457 mètres – nage libre féminin du championnat universitaire de l’Ivy League à Atlanta le 17 mars 2022.

Le nageur transidentifié Lia Thomas sur le podium féminin du championnat universitaire de l’Ivy League à Atlanta le 17 mars 2022.

Cette photo, qui a fait le tour du monde ne nécessite aucun commentaire. Nous vous demandons simplement de la regarder et de vous interroger sur ce que vous voyez.

Le cas de Lia Thomas n’est malheureusement pas une exception. De nombreux autres mâles transidentifiés remportent des compétitions sportives féminines : Laurel Hubbard, mâle “femme trans”, haltérophile nommé “sportive nouvelle-zélandaise de l’année” par l’Université d’Otago après avoir remporté un titre ; Veronica Ivy (cycliste) ayant emporté le “2018 UCI World Masters Track Cycling Championships” dans la catégorie féminine en 2018 ; Lana Lawless ayant remporté la compétition “Long Drivers of America” (golfe) en 2008 ; Kate Weatherly, cycliste mâle ayant remporté deux titres nationaux dans la catégorie féminine, et la liste est encore très longue (un aperçu ici).

On n’entend par ailleurs jamais parler des femmes qui colonisent les podiums masculins ; bien qu’elles représentent actuellement 75% des transitions de genre, elles n’ont aucun intérêt à concourir contre des mâles : elles perdraient à tous les coups.


Et les femmes dans tout ça ?

Des femmes et collectifs comme Save Women’s Sports s’érigent contre l’assaut que mènent certains hommes pour conquérir les podiums féminins.

Pour l’instant, peu de sportives osent critiquer cette menace sur leurs droits car elles sont immédiatement accusées de “transphobie” ou d’être des “TERFs”. C’est ce qui est arrivé à Martina Navratilova, championne de tennis, qui avait affirmé fin 2021 que les femmes trans étaient des “tricheurs et “des hommes qui ont décidé de devenir des femmes”, avant de déclarer également “Donc je suis une ‘TERF’ — OK, c’est bien ça ?”, en réponse aux nombreuses accusations. Sous la pression, Navratilova avait fini par s’excuser un mois plus tard d’avoir employé le mot “tricheur”, assurant qu’elle serait pour trouver un compromis…


>> 🔎 Pour aller plus loin, consultez notre article “Qu’est-ce qu’une “TERF” ?”


Alors, malgré les conséquences, pourquoi des femmes s’obstinent-elles à défendre la non-mixité dans les compétitions sportives ? Pour le comprendre, il suffit de jeter un rapide coup d'œil en arrière. En 1896, lors des premiers Jeux Olympiques de l’ère moderne, il n’y a aucune femme. En 1900, lors des Jeux Olympiques de Paris, qui se déroulent dans le cadre de l’exposition universelle, les femmes sont autorisées pour la première fois à concourir dans quelques disciplines, comme l’équitation, le golf, ou encore le tennis. En 1996, soit il y a moins de trente ans, aux Jeux Olympiques d’Atlanta, seules 97 des 271 épreuves sont ouvertes aux femmes, et sur 10 629 athlètes, on ne compte que 3 626 femmes. 

Aujourd’hui, des disciplines comme la lutte gréco-romaine et le combiné nordique demeurent uniquement masculines ; d’autres, comme la natation synchronisée (entrée aux JO de 1984) ou la gymnastique rythmique et sportive, sont exclusivement féminines. 

Les femmes ont dû se battre pour arracher le droit d’accéder à des compétitions sportives officielles, parmi lesquelles Kathrine Switzer, marathonienne célèbre pour s’être élancée au départ du marathon de Boston le 19 avril 1967 avec le dossard 261, seule femme au milieu d’une foule d’hommes. Au sixième kilomètre, sa présence est remarquée par des journalistes et des organisateurs. L'un d’entre eux tente de l’arrêter, mais son entraîneur et conjoint s’interpose. Elle achève la course avec un temps d’environ 4h 20 min, soit une heure de plus que le temps effectué l'année précédente par Roberta Gibb, qui n'était pas enregistrée.

Kathrine Switzer consacrera le reste de sa vie à se battre pour que les femmes aient accès aux infrastructures et compétitions sportives, et deviendra une figure importante pour la promotion de l’émancipation des femmes par le biais de la pratique sportive.

La pratique sportive est source d’émancipation et de bien-être pour tout être humain. Les femmes ont dû se battre pour avoir leur propre compétitions, et cela représente un acquis important pour le féminisme.

Kathrine Switzer lors du marathon de Boston de 1967.